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ÉPIDÉMIE DE DIPHTÉRIE 63
ment dangereux, est si facile qu'il est presque inévitable.
11 est démontré que l'eau, le lait, nos aliments peuvent
être le véhicule du germe. Que l'on songe à toutes les
causes d'infection auxquelles est exposée la tasse de lait
que nous buvons, et ni le nombre, ni la simultanéité
des cas ne sauraient désormais nous étonner. Le lait peut
être souillé par la main qui le trait, par les eaux de
provenances diverses que le vendeur et ses intermé­
diaires y versent, par le vase qui le contient, par les
mains de la cuisinière qui le prépare, par la lasse où
nousle buvons, par nous-même enfin, si nos mains sont
malpropres. Appliquez ces réflexions à tous les aliments,
et vous demanderez plutôt comment on échappe à une
épidémie de choléra que comment on y succombe. Sans
doute, l'évidence du contact diminue à mesure que la
contamination s'étend et que le foyer s agrandit, et la
piste devient impossible à suivre pour chaque cas en
particulier. Comment par exemple, est-il possible de
suivre le trajet d'un micro-organisme porté par une
mouche et déposé sur un fruit ' ? »
L'histoire de l'épidémie de diphtérie que nous venons
de faire offre à l'opinion de la contagion par contact
une objection bien bizarre. La petite ville de Bourgueil
est comme le centre du pays envahi par la diphtérie
toxique. On a vu que la diphtérie tint quartier pendant
environ quatre ans tout autour. Les pays contaminés ap­
provisionnent Bourgueil, il s'y fait chaque semaine un
1 Prof' Gn.\NCUER. Séance de la Sociélé de médecine publique du 23
juillet 1831.