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TRAITEMENT DE LA DIPHTÉRIE 119
aujourd'hui dans l'angine diphtérique, comme on sai­
gnait autrefois. Quand on ne cautérise pas pour le ma­
lade, il faut cautériser pour l'entourage. Il n y a pas un
caustique, pas un astringent, pas un dissolvant de la
fibrine avec lequel on n'ait essayé de brûler, d' 1 tordre
ou de fondre la fausse membrane. On a porté sur elle, au
fond de la gorge d'enfants, le fer rouge, et on y a con­
duit l'instrument tranchant pour enlever l'amygdale
pseudo-membraneuse I Tout le monde a sous les yeux
ce spectacle affreux d'un enfant se débattant en déses­
péré contre deux ou trois aides solides qui le main­
tiennent, et d'un médecin à genoux devant lui, après les
premières difficultés vaincues par l'abaisse-langue, diri­
geant comme il peut au fond de cette bouche qui hurle
el lui crache au visage, sur une fausse membrane novée
dans les mucosités, un caustique qui n a de valeur qu'au­
tant qu'il est plus profondément destructeur, partant
plus douloureux. Et celle scène recommence plusieurs
fois le jour, plusieurs fois la nuit. Après chaque séance,
l'enfant, replacé dans son lit, reste inerte, haletant,
immobile, déprimé, avec un pouls petit, les yeux éteints,
dans un état voisin de la syncope ou de la mort. Cela
se passe au cours d'une maladie éminemment dépres­
sive, puisqu'elle est éminemment infectieuse, le fût-elle
après la fausse membrane au lieu de l'être avant! —
On dépense contre le remède les forces qui devraient
former contre le mal une si précieuse réserve!
Voici d'après l'auteur même, la dernière formule de la
cautérisation,