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288 LA DIPHTÉRIE
croire. J'avais pourtant appelé l'attention de qui de
droit sur la triste situation qui nous était faite. Mon
initiative aboutit à faire désigner une commission com­
posée de MM... Elle prit jour pour se rendre à Restigné,
et, au jour dit, je reçus cette réponse colossale : « La
« même chose se trouve ailleurs, chez nous-mêmes ; nous
« ne savons qu'y faire. » Ce fut tout, personne ne vint,
aucune mesure ne fut prise. Toutefois, plus tard, l'au­
torité préfectorale, mise enfin en éveil, m envoya le mé­
decin des épidémies de Chinon. Seulement, la mienne
était finie. » Les anciens, à tout hasard, allumaient au
moins de grands feux aux carrefours; les choses, on le
voit, ont réalisé depuis d'énormes progrès. Et pourtant,
si l'on juge des épidémies de diphtérie par celle dont
nous avons parlé, la marche lente de la contagion de­
vrait singulièrement faciliter la circonscription du fléau,
par la désinfection sur place de chaque foyer.
Cette désinfection est-elle possible? Il n'est plus per­
mis d'en douter. Une maison se désinfecte comme un
navire, et voici les conclusions d'un rapport sur ce su­
jet lu par M. Proust à l'Académie de médecine le I er fé­
vrier 1887 : « 1° Les mesures de désinfection exécutées
à bord, sous la direction d'un médecin instruit et indé­
pendant des Compagnies de navigation, rendront sou­
vent inutiles les quarantaines dites d'observations, sur­
tout lorsqu'il s'agit de longues traversées; 2° ce qui
vient de se passer sur le Mytho montre que la désinfec­
tion à bord n'est pas seulement une mesure théorique,
mais qu'elle peut être complètement réalisée. » Qui peut