V M

2 LA DIPHTÉRIE
decins. Une chose effraye qui est la conséquence inévi­
table de ce fait, c'est ledésordre, nous dirions volontiers
le désastre d'une thérapeutique luttant avec des armes
quelquefois terribles contre un ennemi qu'elle ne sait
où atteindre. Un diphtérique étantdonné, si l'on demande
au médecin par où il va attaquer la diphtérie, l'un ré­
pondra, abrite derrière l'illustre autorité de Bretonneau
et de Trousseau, qu'il l'attaquera par la fausse mem­
brane. « On peut comparer en effet ce qui se passe ici
aveo ce qui se passe dans la pustule maligne, où, en at­
taquant directement l'affection locale, nous enrayons
l'affection générale, dont c'est la première manifes-
* tation 1 »
M. E. Gaucher 2 , médecin des hôpitaux, reprenait, il
y a quelques jours, la défense de cette opinion d'une
façon trop explicite pour que nous nous dispensions de
citer en entier l'exposé qu'il en fait. « Il n'y a aucun
doute sur la nature infectieuse de la diphtérie, dit-il ;
mais, que cette infection soit générale d'emblée, voilà ce
que je conteste. Elle est d'abord locale et se généralise.
Ellese généralise très rapidement, je le reconnais 3 , mais
en somme, la diphtérie grave ou maligne n est pas
une infection générale, mais une infection généralisée.—
1 TROUSSEAU, Clinique médicale de l'Hôtel-Dieu, t. I", p. 3S5.
2 E. GAUCHEII, médecin des hôpitaux. Sur une méthode de traitement
de l'angine diphtérique par l'ablation des fausses membranes
cl la cautérisation antiseptique de la muqueuse sous-jacen le (Arch.
de laryngologie, 1887.
3 M. BOURNEVILLE dans un travail analogue prédisait davantage .-
— Elle se généralise, disait-il, vers le quatrième jour.