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94 LA DIPHTÉRIE
cette forme arbitraire repose sur deux arguments : 1° la
diphtérie peut compromettre le malade par ses localisa­
tions : croup, bronchite pseudo-membraneuse, néphrite,
paralysie 1 ; 2° La diphtérie laisse entre les cas bénins
et les cas toxiques, une série de variétés qui passent
de l'une à l'autre par un enchaînement ininterrompu.
« Il en est parmi elles dont la bénignité apparente se
couvre d'un masque effrayant, sous lequel un observateur
expérimenté peut souvent reconnaître la physionomie
véritable de la maladie; il en est d'autres qui, vraiment
sérieuses, se terminent assez souvent d'une manière
favorable; il en est d'autres enfin, qui, presque toujours
mortelles, guérissent quelquefois contre toute espérance.
C'est à toutes ces variétés qui comblent l'intervalle
compris entre les diphtéries bénignes et les diphtéries
toxiques que j'applique encore le nom de formes graves.
Cette expression a ici quelque chose d'arbitraire, j'en
conviens; le sens nouveau que je lui donne est moins
précis que dans le cas précédent; elle contient pourtant
une part de vérité qu'il est difficile de méconnaître, et,
pour tout dire, je ne sais comment je la remplacerais 3 »
En résumé, on le voit, d'après M. Cadet de Gassicourt
lui-même, la forme grave se composerait de diphtéries
toxiques qui guérissent et de diphtéries bénignes compli­
quées ou à localisations fortes. Les limites de celte classe
1 L'époque éloignée do la paralysie parait enlever à la division
clinique presque toute importance.
2 CAUET DE GASSICOURT. Traité clinique des maladies de l'enfance.
t. III, p. 81.