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282 LA DIPHTÉRIE
que l'observation, ici comme ailleurs, avait depuis long­
temps marché en avant de l'expérimentation. De sorte
que le bilan de nos connaissances sur l'agent pathogène
de la diphtérie est le suivant : nous y revenons parce
que là est naturellement le point de départ de toute pro­
phylaxie. 1° L'inoculation est un mode exceptionnel de
transmission; le microbe est surtout aérobie, tellement
que la diphtérie se respire, de même que d'après les
découvertes récentes sur le microbe typhogène, la fièvre
typhoïde se boit. 2° C'est donc le plus ordinairement
dans les aréoles pulmonaires que l'air dépose son con-
tage. Il passe de là dans la circulation à la recherche
de ses tissus d'élection, les muqueuses, le rein, le sys­
tème nerveux. Mais si l'air contagieux rencontre une
autre voie d'absorption sur la peau ou sur les muqueuses
exposées à l'air, les aphtes dans la bouche, les excoria­
tions des lèvres, du bord des narines ou des paupières,
des surfaces de vésicatoire, des dermatites ulcérées
comme l'ecthyma, l'»czéma, les furoncles, il peut y
laisser son germe et l'infection part de ces points comme
d'une vraie inoculation. 3° Le conlage diphtéritique n'a
pas de force de diffusibilité considérable, comme en ont,
par exemple, les odeurs 1 Nous avons fourni à l'appui
de cette assertion un assez grand nombre de faits, la
lenteur de développement d'une épidémie, des faits de
transmission de lit en lit sur un même et seul côté d'une
salle d'hôpital, celui de l'isolement naturel d'un lieu par
1 Docteur LANCRY, th. de Paris, 18S7. Contagion de la diphtérie.