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ÉPIDÉMIE DE DIPHTÉRIE 53
douleur. Et l'odeur! l'odeur «suigeneris» ne permettant
pas à plusieurs mètres de se méprendre sur la nature
du mal, et faisant dire aux gens de la campagne : « Il
faut qu'il ait le sang gâté, il est perdu ! » « Rien n'était
plus vrai » 1
Nous ne pouvons nous empêcher de faire remarquer
ici à quel point la succession des symptômes décrits par
noire distingué confrère éloigne toute idée de relation
possible entre l'état local, la fausse membrane et l'état gé­
néral ; combien la diphtérie ressort de son observation
primitivement infectieuse. Son caractère épidémique,
toxique ou hypertoxique ne lui crée pourtant aucune
personnalité nouvelle, elle ne peut logiquement qu'ac­
cumuler les effets proportionnellement à l'accumulation
des doses. L'esprit se refuse à admettre quelle puisse
ici sourdre du sang, altéré, désagrégé par un virus,
succéder ailleurs à un point de départ uniforme, guttural,
la fausse membrane; en d'autres termes, qu'il y ait une
diphtérie et une autre. D'où la nécessité, dont nous
avons déjà parlé pour juger la diphtérie, de l'avoir vue
sous sa forme toxique ou sur un grand nombre de cas,
dans lesquels elle se rencontre toujours. On ne croit
plus à la fausse membrane quand on a été témoin de
faits comme ceux dont il est ici question.
L'étude de la diphtérie, dans toute sa zone toxique
fournit une autre remarque relative au croup : il a été très
1 Ces noies s,ont extraites de lettres que m'écrivit il y a quelques
années le docteur Frouslin, que je transcris eu leur conservant soigneusement
leur caractère.