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284 LA DIPHTÉRIE
depuis de longues années débarrassé l'Allemagne, où on
la regarde désormais comme le privilège des peuples
aux premiers pas de la civilisation. Lancry se demande
s'il y a là le résultat malheureux d'une mauvaise volonté?
Évidemment non, le peuple français obéit tous les jours
à un arrêté de police. Une lutte entre le droit social
et la liberté privée? Encore moins. Une ignorance?
Encore moins; puisque, heureusement pour nous, nous
avons Pasteur et la gloire d'avoir, grâce à lui, donné au
monde entier des notions enfin précises sur le mode de
transmission des maladies. C'est d'ailleurs un hommage
éclatant à rendre au corps médical, que la lutte à cet
égard contre l'inertie du pouvoir et l'insouciance des
masses vis-à-vis de leur propre intérêt, l'a trouvé infati­
gable ; que partout et toujours réduit à ses propres
forces, au rôle de persuasion souvent discuté dont il dis­
pose, il s'en est toujours servi dans les limites du pos­
sible. La vraie cause de notre infériorité doit s'attribuer
à l'instabilité gouvernementale qui nous tourmente
depuis un siècle. Ces pouvoirs qui se succèdent, assez
préoccupés de leur propre existence, n'ont pas le temps
de songer à celle d'autrui ; en tout cas, aucune suite
d'idées ou de projets, relative à une législation nouvelle
si importante qu elle soit au point de vue purement
social, ne semble pouvoir .sortir de fluctuations aussi
rapprochées.
Quoi qu'il en soit, il est évident qu on ne doit attendre
que de l'action gouvernementale la constitution d'une
prophylaxie sociale, pniqu'elle seule dispose de l'arrêté