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LA DIPHTÉRIE 67
humides, la diphtérie est rare à une certaine altitude
(Sanné) ; le rapprochement des malades, qui forment en
effet autant de foyers dont l'accumulation exalte la con­
tagion du milieu aérien, sinon du virus lui-même. Les
conséquences pratiques de ce fait sont la dissémination
des malades, autant que possible, et l'antisepsie aérienne.
La présence du germe dans l'air expiré, signalée et
démontrée par le docteur Lancry est un fait gros de
conséquences : relativement à la contagion de l'entou­
rage du malade, relativement au malade lui-même.
Si, comme l'admet le docteur Lancry, l'air prend
au passage la zooglée sur la fausse membrane, lors de
la fonte pulpeuse de l'exsudat, pour lancer au dehors le
microbe diphtérique à la manière d'un pulvérisateur;
l'air inspiré, retournant à l'absorption pulmonaire une
quantité nouvelle du principe contagieux ne peut-il pas
produire une intoxication surajoutée, secondaire, une
auto-infection? Ne serait-ce point là l'explication des
diphtéries insidieuses, des faits journellement observés
de diphtérie bénigne, devenant, au bout de quelques
jours d'évolution, rapidement et mortellement toxique ( ?
1 Voici l'opinion de M. Hervieux sur une autre maladie infectieuse,
la septicémie puerpérale (Discours à l'Académie de médecine, séance
du 5juin 1888).
« Ou cruit généralement que pour la septicémie puerpérale, comme
cour toutes les maladies inoculable», la maladie est toujours constituée
par une seule inoculation ou par une seule introduction du principe
seplique dans l'organisme. Si cela est vrai pour la syphilis, la
rage, le charbon, la vaccine, cela n'est pas constamment exact pour
la septicémie puerpérale. J'ai souvent constaté, chez des femmes en
couche atteintes d'accidents puerpéraux en voie de guérison, des