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120 LA DIPHTÉRIE
de badigeonner la gorge avec le topique 1 ; il faut, en
même temps, enlever les fausses membranes par un frot­
tement énergique. Je me sers ou d'un pinceau de blai­
reau un peu rude, taillé en brosse, ou, plus simplement,
d'une sorte d'écouvillon formé d'un peu de ouate enroulée
autour de l'extrémité d'un petit bâton quelconque. Cet
écouvillon est trempé dans la solution caustique et bien
imbibé, mais il doit être égoutté avec soin, car il faut
éviter de laisser tomber des gouttes de liquide dans la
bouche et, surtout, plus profondément clans le larynx.
La bouche étant largement ouverte et la langue
abaissée, on porte l'écouvillon au fond de la gorge, sur
les amygdales, sur le voile du palais, partout où on
voit des fausses membranes. On frotte vigoureusement
les points malades, de façon à enlever les fausses mem­
branes, qui restent adhérentes à la ouate sous forme de
débris plus ou moins tenus ou de lambeaux pi us ou moins
larges. Après chaque frottement, l'écouvillon est lavé
dans une solution phéniquée; ces frottements doivent être
'- Docteur GAUCHER, médecin des hôpilaux, arch. de Larygologie,
1887, p. 65
Le topique en question est la solution formulée par le docteur
Soûlez. Cette solution renferme 9 grammes d'acide phénique,
1 gramme d'alcool et 25 grammes de camphre, soit 35 grammes de
camphre phénique auquel on ajoute un volume égal d'huile
d'amandes douces.
Le liquide caustique du docteur Gaucher est un peu différent, il
fait varier les proportions du camphre et de l'acide phénique d'après
la gravité de l'angine et la susceptibilité du malade. Il fail dissoudre
5 à 10 grammes d'acide phénique et 2 ou 30 grammes de camphre
dans 10 grammes d'alcool à 36" et ajoute à cette solution un volume
égal d'huile. Il réserve des solutions plus faibles pour les cas bénins.