V M

tU LA DIPHTÉRIE
tance de cette question, quand nous aurons dit qu'indé­
pendamment de l'intérêt qu'elle présente au point de vue
pathologique, et au point de vue du pronostic, elle seule
peut fournir à la trachéotomie des indications positives.
Avoir précisé le moment où le croup ne peut plus guérir
sans intervention, est montrer celui où elle devient
indispensable.
Il va sans dire que cette précision, comme pour toutes
es questions de ce genre, ne doit réunir que la plus
grande somme de probabilités. Le croup, en effet, a été
vu guérir spontanément aux limites les plus prochaines
de l'asphyxie définitive. —Dans un hameau, dans une
chambre misérable, je trouvai un enfant de seize mois,
bel enfant, très vigoureux, en possession d'une angine
couenneuse légère et d'un tirage sus-sternal prononcé,
abdominal faible. Le lendemain, le lirage supérieur et
inférieur était complet, énorme, les lèvres violacées, la
face un peu pâle et bouffie, les yeux vifs encore, le pouls
petit, sans fréquence excessive. L'examen de la gorge
provoqua un accès que je crus terminal. L'enfant était
bâtard, soigné par sa grand'mère, une vieille femme
sourde et très obtuse, le couple n'intéressait personne
du voisinage, l'un de ses termes tenait peu à l'autre, et
réciproquement. Seize mois, une trachéotomie et les
soins successifs à prévoir, me firent abandonner tout
projet d'intervention. J'avais installé près du lit de mon
malade une vaporisation phéniquée et une potion alcoo­
lique à l'extrait de quinquina. Le tout fut surveillé assez
peu régulièrement. Le tirage double se prolongea pen-