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LA DIPHTÉRIE 83
phénomènes irrégulièrement répartis offrent un niveau
paralytique inégal. Trousseau a signalé sa mutabilité,
ses retours offensifs après amélioration. Aux bronchas,
les muscles de Reissessen peuvent se paralyser. La respi­
ration devient courte, dyspnéique; l'auscultation révèle
une expansion vésiculaire obtuse, de gros râles dissé­
minés, du râle trachéal; la face devient terreuse, les
extrémités se cyanosent. Les muscles de Reisessen
sont, on le sait, sous la dépendance du nerf vague, et
cette paralysie rentre dans le syndrome de la paralysie
du pneumo-gastrique, que nous décrirons tout à l'heure.
On observe parfois la paralysie du diaphragme, recon-
naissable à ce que l'inspiration, la dilatation de la poi­
trine, amènent la dépression du creux épigastrique et des
hypochondres, tandis que l'expiration produit au con­
traire un mouvement en sens opposé.
Lorsque la paralysie se généralise, elle dure d'un
mois, minimum, à deux, trois et six mois (Morisseau et
Roger). Elle amène la mort presque dans la moitié des
cas (Cadet de Gassicourt) ou par affaiblissement pro­
gressif ou par paralysie du pneumo-gastrique.
La paralysie du pneumo-gastrique n'a été complète­
ment définie, étudiée, que tout récemment dans un
travail du D r Suss, couronné par l'Académie de Méde­
cine. M. Cadet de Gassicourt l'a observée quinze fois
sur cent cas de paralysies diphtériques ; Suss cinq fois
sur quatorze. Je l'ai moi-même rencontrée deux fois
sur douze. Elle a été signalée sans autre symptôme de
paralysie. Le plus souvent, elle se joint au cortège des