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74 LA DIPHTÉRIE
j'insiste encore sur ce point capital, celle qui a lieu vers
la membrane olfactive est la plus alarmante; sur vingt
individus atteints de diphtérie nasale, dix-neuf suc­
combent, tandis que sur vingt affectés de croup, on peut
en sauver un certain nombre par la trachéotomie. »
M. Cadet de Gassicourt dénonce avec raison cette ma­
nière de voir comme excessive : « Un grand nombre de
cas, dit-il, échappent à cette prétendue règle et dé­
montrent une fois de plus qu'on ne peut jamais juger
sur un seul symptôme de la gravité d'une maladie * »
lit puis, en ce qui concerne la diphtérie nasale, le
jetage et l'épislaxis qui en sont les signes ordinaires,
sont-ils constants, et n y a-t-il pas beaucoup défausses
membranes de la muqueuse olfactive méconnues? D'ail­
leurs, les exemples se sont accumulés, de guérison à la
suite d'éruptions pseudo-membraneuses aussi généra­
lisées que possible.
L'état de la muqueuse, manifesté par son gonflement,
sa coloration, surtout par l'engorgement ganglionnaire,
est-il un signe plus concluant? A diphtérie bénigne,
glande cervicale quelquefois absente, en tous cas petite,
roulant sous le doigt ; à diphtérie plus grave, ganglion
plus volumineux; à diphtérie toxique, glandes considé­
rables, inflammation de l'atmosphère celluleuse qui les
relie, laquelle peut gagner le tissu cellulaire sous-cutané,
rougir la peau, constituer le bubon diphtérique, et
élargissant la partie inférieure de la face, lui donner,
1 Traité clinique des malad-.es de l'enfance, t. III, p. 63.