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NATURE DE LA DIPHTÉRIE 35
Dès le b-ndemain du jour où Albaran avait été mordu.
des fausses membranes s'installaient au point lésé, et il
en est presque toujours ainsi ; mais ce qui est variable,
c'est l'évolution ultérieure de la diphtérie dans l'écono­
mie; c'est la durée du transfert vers la gorge. Je crois
que l'incubation in situ, est fixe, et que seul l'intervalle
entre l'infection locale et l'angine peut varier
« Entre le moment où la diphtérie pénètre dans la peau
et celui où les symptômes de la pharyngite diphtérique
apparaissent, il peut s'écouler des heures, des jours, ou
des semaines.
« Nous avons le droit d'espérer, puisque la diphtérie
cutanée est en général bénigne, que, pour ces cas au
moins d'inoculation à distance du véritable terrain de
culture des germes de la diphtérie, nous serons armés
quelque jour d'un remède ou d'un vaccin.
« Ainsi, à la lumière des études microbiologiques se
dissipe peu à peu l'obscurité qui enveloppait naguère com­
plètement les lois de la contagion et de l'incubation des
maladies infectieuses, et c'est en comparant celles de ces
maladies qui nous semblent encore les plus mystérieuses
à celles dont l'évolution nous a déjà été expliquée, que
nous déchirerons les derniers voiles. » (Prof. Grancher.)
L'inoculation, avons-nous dit, n'est pas le mode ordi­
naire de la contagion de la diphtérie, elle se transmet
par l'air, son microbe est aérobie, ou mieux surtout aéro­
bie, mais à propriétés mixtes puisqu'il se développe éga­
lement dans le poumon, le rein, le système nerveux.
Chauveau en 1868 a bien mis en évidence ce mode d'in-