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8 LA DIPHTÉRIE
la variole, que l'exanthème n'est la rougeole ou la scar­
latine '. »
On s'est donc trompé, on se trompe encore tous les
jours sur la nature de la diphtérie. — Les conséquences
pratiques de cette erreur sont considérables. — Nous
n'avons parlé que de l'une d'elles parce quelle est carac­
téristique : la cautérisation ; mais il est facile de voir les
routes opposées ouvertes au médecin par une telle diver­
gence d'appréciation dès le début. — Nous allons grouper
les raisons qui feront trouver dans lesmèmes principes :
la pathologie de la diphtérie, une conclusion uniforme,
après, toutefois, avoir signalé les causes d'une erreur
aussi étrange et aussi funeste.
L'erreur vient de la diphtérie même, essentiellement
protéiforme et du siège de sa manifestation.
La diphtérie ne peut se juger que sur une vaste expé­
rience, sur un grand nombre de cas présentant l'intoxi-
cationà des degrés divers avec des localisations différentes
du virus. Il arrive qu'elle empoisonne si vite, que la
fausse membrane n'a pas le temps d'évoluer. Pût-elle
constatée, son importance est absolument nulle dans
l'effondrement général. Ailleurs, elle se montre avec un
visage bénin, mais des manifestations multiples. La gorge
a peu de chose, mais l'albuminurie est énorme, la para­
lysie sera grave. Ou bien, la gorge n'est point seule prise
par l'éruption pseudo-membraneuse. Elle s'est étendue
1 CALET DE GASSICOURT, Traité clinique des maladies ie l'enfance,
t. III, p. 11.