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NATURE DE LA DIPHTÉRIE 27
malade à l'individu sain. Or, l'agent contagieux est
encore le microbe ', c'est-à-dire un élément qui se mul­
tiplie, se reproduit dans l'organisme ou d'autres milieux,
se modifie, conserve plus ou moins longtemps ses pro­
priétés, peut s'attacher à tout objet, flotte dans l'air,
peut vivre dans l'eau, pénétrer l'organisme avec ou sans
effraction. Chaque microbe a son espèce, ses particula­
rités, ses conditions de développement, et un tissu orga­
nique, lieu d'élection, favorable à ce développement.
Comment donc le microbe diphtérogène pénètre-t-il
l'organisme humain, quels sont à cet égard les points
acquis à la science par l'observation, notre seul guide
encore sur la contagion de la diphtérie?
Elle se transmet par contact immédiat, inoculation ;
par contact médiat, l'air atmosphérique.
INOCULABILITÉ. — « Je suis surpris de lire, dit le pro­
fesseur Grancher, mêmedans le livre de M. Cornil, qu'elle
n est pas démontrée. On a invoqué contre l'inoculation
des cas dans lesquels des expérimentateurs courageux
(Trousseau, Peter, Duchamp) se sont badigeonné la
gorge avec des fausses membranes. Mais, en pareille
matière, les expériences négatives ne comptent pas,
tandis que les faits positifs sont nombreux. Un nombre
important d'exemples d'inoculation de la diphtérie se
trouvent dans la science, j'en puis citer quelques-uns.
« En 1853, Herpin, de Tours, reçoit dans la narine
' Travaux de Pasteur sur les germes atmosphériques, 1860.