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LA DIPHTÉRIE 89
ce qu'en ait pensé l'Ecole allemande, devient gangre­
neuse. C'est donc aux points où le travail inflammatoire a
été plus violent, à la gorge et sous les fausses membranes
en particulier, que la nécrose se produira. Ces désordres
n'ont de valeur que par la déchéance vitale qu'ils
expriment.
On a constaté enfin quelquefois des œdèmes limités
aux pieds, à la face, à quelque zone cutanée, qui ne se
rattachent pas à l'albuminurie. Ils paraissent vers le dix-
huitième ou vingtième jour, époque des paralysies, et
Ranvier a démontré qu'ils se rattachaient à l'altération
paralytique du grand sympathique et signifiaient la sup­
pression des nerfs vaso-moteurs.
Au début de la diphtérie, les troubles gastro-intesti­
naux sont peu notables, quand une thérapeutique intem­
pestive n'est pas intervenue. L'aspect de la langue n'a
r.en de caractéristique. Puis, au bout de quelques jours,
proportionnellement à l'intensité toxique, survient cette
anorexie qui n'est pas le fait de la dysphagie, mais de
l'infection même, et que nous a si fidèlement décrite
un peu plus haut le docteur Frouslin. L'athrepsie s'ajoute
aux causes de prostration vitale. Quand le vomissement,
qui marque si souvent le début de la diphtérie, se repro­
duit au cours de la maladie, quand la diarrhée survient,
ce sont habituellement des marques de la cachexie sep-
tique.
II nous reste à dire un mot en terminant des éruptions
cutanées étudiées par M. G. Sée au cours de l'évolution
de la maladie. Elles sont scarlatinil'ormes ou rubéo-