V M

176 LA DIPHTÉRIE
en effet tout à l'heure que l'opération tout entière peut
être exécutée en une à trois minutes. On a répondu que
le chloroforme étant inapplicable aux cas où l'asphyxie
déterminait l'anesthésie, la douleur et l'angoisse sup­
primées par le chloroforme l'étaient à l'avantage du
diphtérique ; que brièveté n'empêche pas douleur, briè­
veté surtout n'empêche pas difficulté; le médecin y
trouve son compte autant que le malade. À une se­
conde objection de Chassaignac : il y a danger à faire
usages des anesthétiques dans les affections qui portent
obstacle à la fonction respiratoire ; on a répondu en
constatant au contraire que l'action du chloroforme
faisait cesser le spasme laryngien et que sous l'influence
de l'anesthésie chloroformique la respiration devenait,
relativement au moins, facile. Enfin, on objectait le
danger de l'introduction du sang dans les bronches
après l'ouverture de la trachée. On a répondu : que
l'opération pouvant, avec l'aide du chloroforme être
faite sans hâte, en évitant l'ouverture des vaisseaux
où en y parant par les moyens d'usage, ce danger était
imaginaire. Le chloroforme ne diminue en rien la
puissance des muscles respirateurs, ce qui est un fait
démontré. Un autre fait également démontré est celui
du réveil immédiat par l'introduction de l'air et de
la canule dans la trachée, à telle enseigne que la tra­
chéotomie a été employée pour ramener le malade à
lui, après des accidents aneslhésiques. Enfin, il est
reconnu en tout cas que l'ouverture de la trachée est le
vrai moyen de faire cesser l'hémorragie, soit par la faci-