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194 LA DIPHTÉRIE
tiède alcoolisée, la titillation de la trachée, en dernier
ressort l'ablation de la canule comme dans le cas qui
précède, auront raison de cet accident.
Nous indiquons simplement l'importance pronostique
de l'état de la plaie. Rose et bourgeonnante, elle est de
bon augure; affaissée, grisâtre, membraneuse, noirâtre,
elle indique l'intoxication et ses degrés. La canule sera
examinée avec soin. Nette, elle n'indique aucune ulcé­
ration sur son parcours ; noircie par les produits suif-
hydriques qui se dégagent de toute nécrose, elle trahit
une ulcération et son siège. L'ulcération dangereuse
est au niveau du bec de la canule.
Dès qu'on peut laisser l'enfant sans canule pendant
un certain temps, on s'assure en obturant l'orifice de la
plaie trachéale, sans que le malade s'en aperçoive,
de la perméabilité du larynx.
L'ablation définitive de la canule est une affaire de
tâtonnement. Elle doit être enlevée sitôt que possible.
Mais il faut savoir que la plaie trachéale se ferme
avec une étonnante rapidité, que l'enfant peut être re­
pris de suffocation alors qu'elle est déjà assez rétrécie
pour ne pas admettre la canule. On devra employer ou
Je dilatateur, ou la canule spéculum de Bourdilliat, ou
une canule plus petite qu on changera dès qu'on
pourra pour une autre plus grosse.
On lave la plaie plusieurs fois par jour avec un liquide
antiseptique. Nous la laissons sans autre pansement que
l'atmosphère phéniquée dans laquelle nos malades vi­
vent jusqu'à guérison confirmée.