V M

TRAITEMENT DE LA DIPHTÉRIE llo
Le malade sera isolé dans une chambre suffisamment
aérée: rideaux, tentures, seront enlevés comme gênant
la circulation d'un air sain, le premier besoin. Il n aura
auprès de lui, par la môme raison, que le nombre de
gardes strictement nécessaire.
Nous avons vu que, si des vomitifs sans but, ou
quelque médication intempestive, n'ont pas dès l'abord
fatigué l'estomac, les fonctions de celui-ci se soutiennent
jusqu'à la période toxique ou asphyxique. On alimentera
aussi richement, aussi abondamment que possible. S'il y
a un peu d'atonie digestive, user de tous les subterfuges
imaginables pour faire passer quelque aliment. Quand
vient l'anorexie spéciale de l'intoxication, doublée de la
gène mécanique occasionnée par l'angine, on aura encore
à sa disposition, les substances demi-liquides comme les
purées de viande et les potages; les liquides comme le
lait, le bouillon, le jus de viande préparé par expres­
sion. On ajoutera à l'alimentation, les vins généreux, le
quinquina, les liqueurs, le café, sans autre limite que
l'âge du malade et les exigences naturelles de l'estomac.
Deux choses dans celte énumération doivent fixer par­
ticulièrement l'attention : l'alcool et le quinquina. Sous
forme de bon vin ou de liqueurs de toute sorte, l'alcool
doit être donné très largement, d'autant plus que l'infec­
tion est plus grave; avec cette seule mesure : de pro­
portionner la dose à 1 âge, de s arrêter à la limite de
l'ébrielé et de la céphalalgie. En procédant par petites
quantités, on peut arriver sans accident à un total élevé.
Il est inutile de dire que l'alcool dans ces conditions n a