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201 LA DIPHTÉRIE
« Il semble, dit Trousseau, que la maladie arrivée dans
les voies aérifères ait épuisé là toute son action. Je
proscris de la manière la plus formelle la continuation
des moyens que l'on a pu, avant l'opération, juger plus
ou moins utiles. » Et ces paroles, ajoute M. Cadet de
Gassicourt, tout le monde les répète. Non seulement les
médecins modestes qui peuvent n avoir qu'une prise
médiocre sur la maladie, mais encore les inventeurs
de traitements infaillibles, les croyants du cubèbe, de la
glace et du chlorate de potasse, c'est là, suivant moi,
ajoute-l-il, se payer de mots.
On peut juger ainsi de la distance qui sépare les
représentants d'une idée et d'une autre sur le fonds
même des choses à deux époques différentes.
Conséquent, avec celle qu'il a reçue de Bretonneau,.
Trousseau dit : Le mal a commencé par la gorge, nous
l'y avons poursuivi par tous les moyens en notre pou­
voir Il est descendu; l'ichor, partant de la fausse
membrane, l'a étendu en déclivité (Bretonneau); le voilà
au larynx. Là encore, la trachéotomie nous ouvre contre
lui, et contre l'asphyxie qu'il détermine, une porte véri­
table. Le mal qui s'étendra ensuite aux bronches, au
parenchyme pulmonaire, qui dissoudra le sang, n est plus-
de notre compétence.
D'un autre côté an scepticisme moderne, autrement
éclairé, raisonne ainsi : Quand vous avez trachéotomisé
un diphtérique, vous l'avez sauvé de l'asphyxie, vous lui
laissez forcément sa diphtérie doublée d'un traumatisme.
Ace dernier vous pouvez beaucoup, mais à la maladie