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LA DIPHTÉRIE 73
pecl et la quantité de l'éruption pseudo-membraneuse.
devraient fournir au médecin un élément précieux de
diagnostic et de pronostic. La diphtérie bénigne aurait
une membrane blanche, nacrée, superficielle, rare, posée
sur la muqueuse sans sertissure inflammatoire, tandis
que la fausse membrane grisâtre, large, étalée, incrustée
dans la muqueuse, à plus forte raison noirâtre, d'odeur
gangreneuse , indiquerait l'atteinte profonde de l'écono­
mie. La généralisation des fausses membranes à tous les
lieux habituels sur lesquels elle peut élire domicile, ten­
drait à faire mesurer par l'importance en surface, l'im­
portance en profondeur.
Vraies d'une façon générale, ces données souffrent de
nombreuses exceptions, si bien que Sanné a pu établir
« qu'il n'y a pas de rapport constant entre les caractères
delà fausse membrane et le degré d'intoxication ». Telle
fausse membrane qui commence blanche et superficielle
continue en s'épaississant et en se noircissant. L'état
général le plus déprimé, le plus rapidement mortel, se
voit, coïncider avec une fausse membrane insignifiante.
Tant qu'à la dissémination des fausses membranes, tous
les médecins ont en mémoire ces paroles de Trousseau :
« L'existence des eoncrétionsdiphtériques dans les fosses
nasales est un fait solennel sur lequel j'ai appelé votre
attention à propos de notre petite malade de la salle
Saint Bernard. Souvenez-vous en, Messieurs, car, lors­
qu'il surviendra, même dans la forme la plus bénigne au
début, vous verrez rarement le malade guérir. De toutes
les manifestations de la diphtérie, je l'ai dit, je le répète,