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188 LA DIPHTÉRIE
avec une incision courte, on y bute forcément. C'est Trous­
seau lui-même qui a montré que la mise en place de la
canule était le meilleur et le seul hémostatique. Il faut
donc simplement continuer à se hâter, ouvrir la tra­
chée, introduire la canule, l'hémorrhagie cessera aus­
sitôt. « Sur plus de cent cas, une seule fois nous avons
vu l'hémorrhagie être inquiétante. L'enfant guérit et
fut même opéré au cours d'une récidive trois mois
après la première opération (Renault). » Dans le cas
rare où l'écoulement sanguin persiste après l'intro­
duction de la canule, mettre sur la plaie, derrière le pa­
villon, une ou deux rondelles d'amadou ; ou glisser le
long de la canule un peu d'ouate. Si le sang vient et
persiste à venir par la canule, ne pashésiter à la changer
pour une plus grosse.
L'hémorrhagie grave naît plutôt de la septicémie
diphtérique ou asphyxique que delà section des plexus
veineux. L'hémophilie est une cause dont on a cru pou­
voir citer quelques exemples.
Nous avons vu que le manque de correspondance
des incisions cutanée et trachéale, les mêmes incisions
ou trop petites ou trop grandes, il faut ajouter encore :
la profondeur de la trachée, les efforts de l'enfant, les
déchirures du tissu cellulaire prétrachéal par le dilata­
teur ou la canule, pouvaient produire l'emphysème
de la plaie. A moins d'une étendue considérable, cet
emphysème est en général peu grave et se reconnaît
aux signes ordinaires de la présence de l'air sous la
peau. Mais l'emphysème peut aisément s'infiltrer surtout