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224 LA DIPHTÉRIE
en soit, parvenu dans l'aréole ou sur une muqueuse, il
est le principe d'une culture ; en un point ou un autre
l'effraction se produit, le sang est envahi et, quand le
médecin est appelé a constater une diphtérie, il a devant
lui un organisme infecté. L'infection est le résultat
d'une pullulation bacillaire au sein de l'économie et des
désordres organiques qui en dérivent. La gravité est une
question de doses d'une part, de résistance de l'autre.
— La dose peut être immédiatement toxique, ou pro­
gressivement toxique. La progression se comprend
d'autant mieux ici qu'elle tient aux développements
naturels des micro-organismes, aux progrès de la cul­
ture, aidés du temps et de conditions plus ou moins fa­
vorables, spéciales à chaque contaminé. Si, comme nous
l'avons fait précédemment, nousprenons comme exemple
l'infection paludéenne, nous savons qu'elle a une forme
pernicieuse qui peut être à peu près foudroyante, une
forme plus lente avec répétition d'accès qui aboutit
à la cachexie. Un empirisme heureux a trouvé la qui­
nine ; la science expérimentale a démontré plus tard ses
qualités antiseptiques et expliqué par là son action.
Mais la quinine tue si peu, ou du moins si incomplè­
tement le germe, qu'un paludéen reste, comme chacun
sait, paludéen, et qu'une pneumonie ou un traumatisme
suffisent à faire reparaître l'accès. Qu a fait la quinine?
Elle a arrêté une infection en voie d'évoluer. Il est donc
possible de limiter une infection, la réduire aux dégâts
déjà commis, ou, comme avec le mercure dans la syphi­
lis, faire un minimum d'évolution morbide. Le traite-