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220 LA DIPHTÉRIE
l'enfant demande souvent à boire, il a un peu de fièvre.
Une auréole rouge, érythémateuse, se produit autour de
la plaie, elle s'étend, se couvre de phlyctènes, peut en­
vahir largement la poitrine. J'ai eu le regret de voir
mourir deux enfants, sauvés du croup, de véritables
brûlures intra-pulmonaires déterminées par un air sur­
chargé d'acide phénique. Les alcôves, les rideaux et les
loges ramassant la vaporisation, sont assez dangereux à
cet égard et exigent une diminution relative des doses
d'acide, une surveillance beaucoup plus attentive. — Je
n'ai jamais observé d'empoisonnement phénique grave,
mais souvent des urines vert-olive, et les signes d'une
imprégnation organique exagérée, qu'il est très facile de
faire disparaître.
Du côté de l'entourage du malade, il est remarquable
quelesasthmatiques etlescardiopathes ne s'accommodent
pas du tout de l'atmosphère phéniquée.Les bronchites et
les catarrhes des bronches s'y trouvent au contraire très
bien. Les gardes ont à surveiller pour elles-mêmes l'in­
toxication médicamenteuse, puisqu'elles partagent à peu
près le traitement aérien du malade. Elles ont, commele
médecin, à s'assurer au sortir de la chambre contre les
transitions quelquefois considérables de température.
Telle est, dans son ensemble, cette méthode de traite­
ment de la diphtérie et du croup à laquelle on m'a fait
l'honneur d'attacher mon nom. Œuvre commune en
plusieurs points, je suis heureux de pouvoir-le dire ici
avec mes excellents confrères à Saumur, l'un d'eux plus
particulièrement dont les conseils éclairés et l'appui