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44 LA DIPHTÉRIE
dans la science, qui fait dériver l'infection de l'accident
local. La diphtérie est primitivement infectieuse, la
fausse membrane n'est qu'une localisation, une manifes­
tation éruptive, la signature de l'infection. La fausse
membrane n'a d'autre valeur que d'être un élément
presque toujours indispensable de diagnostic, sa valeur
pronostique est insuffisante (Sanné), nous aurons plus
tard à contester jusqu'à son rôle mécanique. On ne peut
juger la diphtérie que sur un ensemble d'observations.
La symptomatologie montre que l'intoxication précède
la fausse membrane, toujours, dans les cas graves, le
plus souvent dans les cas bénins. Elle peut se passer de
la fausse membrane, comme dans la diphtérie fruste.
L'éruption pseudo-membraneuse peut se généraliser
d'emblée, ce qui exclut toute idée de point de départ à
l'accident local ; elle peut se prolonger (Cadet de Gas-
sicourt) comme tout symptôme dépendant de l'état géné­
ral. D'un autre côté, l'anatomie pathologique s'accorde
avec la clinique pour en faire une dépendance de l'inflam­
mation spécifique de la muqueuse, dont l'état morbide
va manifestement, non de la fausse-membrane à l'or­
ganisme, mais de l'organisme à la fausse membrane,
par l'intermédiaire de l'inflammation. L'adénopathie
cervicale en a fourni une nouvelle preuve. La fausse
membrane est par elle-même un exsudât fibrineux, une
simple squamme. Enfin, des découvertes si grandes de
Pasteur, de l'étude de la contagion, il résulte que le
virus s'introduit d'abord dans le sang par inoculation,
ce qui est rare, par l'air respiré, ou par contact, ce qui