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TRAITEMENT DE LA DIPHTÉRIE AVEC CROUP 215
la rendre dans l'air même plus abondante, en élevant la
température, c'est-à-dire la puissance d'assimilation des
vapeurs, l'état hygrométrique en un mot.
L'air ainsi saturé de vapeurs, et si l'on veut de vapeurs
médicamenteuses, va-t-il d'un bout à l'autre de la respi­
ration, jusqu'à son terme, l'absorption pulmonaire? A
n'en pas douter, puisque dès qu'on a mis un malade
dans une atmosphère saturée de vapeurs phéniquéeson
retrouve presque aussitôt l'acide phénique dans ses
urines.
Au point de vue qui nous occupe, cette constatation
suppose deux résultats : La solution antiseptique aé­
rienne sera en contact permanent dans le va-et-vient
de la respiration avec les muqueuses malades, ce qui
semble devoir leur constituer un pansement qui n est
plus à donner des garanties ; elle imprégnera l'orga­
nisme entier par l'absorption si active du poumon.
Là se trouve un danger qu on dénonça avec raison.
Etant donné la sensibilité'si grande des enfants à l'acide
phénique la rapidité de l'absorption pulmonaire, le peu de
précision du dosage, n'allcz-vous point provoquer des
désastres? Des morceaux d'ouate phéniquée sur une
plaie, des injections intra-pleurales phéniquées, de
simples lavements phéniqués, ont amène des collapsus
mortels, à plus forte raison ce bain phénique des mu­
queuses.
Est-ce parce que les muqueuses absorbent moins que
les séreuses ou les plaies, esl-ce parce que la dose est
petite à la fois, graduelle, coïncide avec l'élimination?