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262 LA DIPHTÉRIE
veille, et j'ai la bonne fortune de voir l'enfant se ranimer de
nouveau.
Je reviens vers dix heuresdu soir. Elledortet respire librement.
4 mars. — La nuit a été agitée à partir de minuit. Nous
trouvons le malin de l'emphysème sous-cutané autour de la
plaie s'étendant sur les parties latérales du cou, s'arrètant en
haut dans la région sus-hyoïdienne jusqu'aux angles de la
mâchoire, descendant dans la paroi thoracique et dans le dos
jusqu'au voisinage des omoplates. Cet emphysème est dû sans
doute à un décollement qui se sera produit la veille dans les
parties molles péritrachéales au moment où j'ai passé la canule
à travers l'orifice rétréci, et l'air se sera infiltré secondairement
dans le tissu cellulaire de la région pendant les efforts
de toux. Cette complication inattendue nous oblige à
laisser la canule à demeure.
Température, le matin, 36°,7; le soir, 39°,5.
Lrines légèrement albumineuses.
5 mars. — L'emphysème persiste, quoique un peu moins
étendu. La canule est maintenue. État général meilleur.
Température, le matin, 37° ; le soir, 38°,5.
6 e(7 mars. — Mêmes symptômes. Plus de fièvre. Les
urines ne peuvent être examinées, l'enfant va sous elle.
8 mars.— L'emphysème ayant presque complètement disparu,
nous retirons la'canule dans la matinée. Après une
journée assez calme, l'enfant s'endort vers huit heures. La
respiration devient gènéeet bruyante avec le sommeil, et vers
neuf heures j'essaye d'introduire la canule. Mais l'orifice s'est
de nouveau considérablement rétréci et j'éprouve de grandes
difficultés. Je n'ose pas forcer, de crainte de déterminer un
nouvel emphysème, et je préfère passer la nuit dans une
chambre voisine, afin de pouvoir, en cas d'urgence, remettre
la canule au premier appel, en agrandissant la plaie avec le
bistouri boutonné.