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42 LA DIPHTÉRIE
qu on doit invoquer celte résistance pour expliquer
l'épaisseur plus grande del'exsudat pseudo-membraneux
qui le soulève), supposer, dis-je, que le microbe s'ac­
croche, se développe, s'ouvre seul une porte d'inocu­
lation pour pénétrer l'organisme, est une hypothèse pure,
qu'aucune analogie ne justifie. Or, en dernière analyse,
toute la théorie de l'infection secondaire par la fausse
membrane repose sur cette hypothèse, sa comparaison
avec la pustule maligne avec le chancre induré n a pas
d'autre fondement II a fallu l'erreur clinique dont nous
avons signalé les causes, subordonnant, grâce à la marche
étrangement trompeuse de la maladie, les accidents
généraux à la manifestation pseudo-membraneuse, pour
faire rêver une genèse pathologique qu'on refuserait
sûrement à toute autre maladie zymotique : la rougeole,
la variole ou la scarlatine, par exemple. Il a fallu admettre
pour la diphtérie, rien que pour elle, que le microbe
infectieux, le miasme à qui l'aréole pulmonaire ouvre sa
loge toute prête à le recevoir, s'arrête en chemin à l'en­
droit le plus difficile, pour le malin plaisir de créer à
la diphtérie une pathologie toute personnelle. Aussi
a-t-il fallu étayer ce système par l'adjonction d'une
autre hypothèse, une inflammation préalable acciden­
telle, ayant modifié l'épithélium, ou encore quelque
érosion aphteuse. Malheureusement, elle est de nouveau
détruite par l'étude de la contagion même de la diphtérie
qui révèle une certaine manière d'introduction bizarre,
rappelant l'inoculation', assez communément observée
dans les épidémies de diphtérie toxique et les salles