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92 LA DIPHTÉRIE
qu'il n'y avait aucun rapport constant entre la fausse
membrane et l'état infectieux. Tout le monde a vu des
diphtéries, à membrane blanche et superficielle, tuer
par intoxication, quand elles ne tuaient pas par le croup ;
accident plus fréquent chez les diphtéries à évolution,
rare pour la diphtérie toxique. Et, si l'on envisage
la maladie dans son ensemble, on a des résultats comme
ceux-ci : angine simple, absente même quelquefois
comme dans la diphtérie fruste et la diphtérie cutanée,
en tout cas, angine de guérison prompte et facile,
puis albuminurie grave et paralysie mortelle. Inverse­
ment, lésions angineuses graves, néphrite et paralysie
nulles. D'où il suit qu'il est le plus souvent impossible
au cours de la diphtérie de savoir si elle sera grave,
toxique ou bénigne, ou mieux, on sait que toujours
et primitivement toxique, le degré virulent ne peut être
déterminé qu'après guérison confirmée. Ce qui explique
l'insistance que nous avons dû mettre à indiquer la
nécessité pour le clinicien de contrôler un symptôme,
par tous les autres, et tous, par l'état général. Mais
l'état général lui-mêmea souvent une expression faussée.
Elle l'est du fait de la nature même du virus qui n'est
pas pyrogène, donne un état du pouls, de la tempéra­
ture sans rapport habituel avec le degré virulent ; du
fait aussi de tel ou tel accident d'évolution, comme, par
exemple, l'extension pseudo-membraneuse vers le pou­
mon.
En sorte qu'on pourrait dire avec quelque apparence
de raison : la diphtérie n'a qu une forme , la forme