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240 LA DIPHTÉRIE
Dans les mêmes conditions M. le docteur Bonamy de
Nantes a soigné six cas et n'a eu qu un décès.
Le docteur Couëtoux, de Blain (Loire-Inférieure), s'est
également bien trouvé des vaporisations antiseptiques.
Pour éviter les intoxications que peut produire leur
emploi prolongé, il s'adresse tour à tour au goudron, à
l'essence de térébenthine, au cubèbe, à l'alcool, etc. et
pour atténuer leur action irritante, il leur associe des
espèces émollientes, telles que molène, hysope, mauve.
Il complète ce traitement par des irrigations dans la gorge
avec une décoction de feuilles d'eucalyptus additionnée
de borate de soude, par l'alimentation et les toniques
dans la mesure du possible. Je lis dans le mémoire ma­
nuscrit qu'il a eu l'obligeance de me communiquer :
« Tous les enfants de Blain atteints de diphtérie sont
morts jusqu'au jour où j'ai commencé à me servir de
cette méthode. Dans le temps que je mettais à recueillir
quinze observations avec un seul décès (du 24 mai 1884
au 1 er janvier 1885), seize décès avaient lieu au'our de
moi chez des malades soignés par d'autres moyens »
— Sa statistique se compose actuellement de quarante-
trois observations avec ou sans croup, sur lesquelles il
ne compte que sept décès dont quatre incombent au
degré avancé delà maladie et au refus delà trachéotomie.
Cette opération lui a fourni trois guérisons et un décès.
Je sais, continue le docteur Paterne, quela diphtérie est
sujette aux séries alternatives de succès et d'insuccès ; je
sais qu'il est prudent de professer à l'égard de toutes les
médications dirigées contre elle un septicisme presque