V M

ÉPIDÉMIE DE DIPHTÉRIE 49
Il y a une maladie infectieuse pour laquelle le rôle
contagieux du médecin et de la sage femme semble
démontré : c'est la fièvre puerpérale. Quant à la diphtérie,
le fait communiqué par Guersant à la Société médicale
des hôpitaux le démontre également. Si nous voulions
chercher pour d'autres maladies infectieuses nous trou­
verions de nombreux exemples. Les mesures de désin­
fection pour lui-même et autrui, doivent devenir une
des préoccupations du médecin surtout en temps d'épi­
démie. Toutefois, la faible diffusibilité du germe diphté­
rique signalée par Lancry, dont la marche lente des
épidémies, quelque toxiques qu'elles soient (et c'est un
fait noté dans presque toutes les relations), fournit une
preuve nouvelle à laquelle nous aurons à ajouter au
cours de ce récit, cette faible diffusibilité, dis-je,
amoindrit peut-être le danger de transmission par le
médecin, tout réel que demeure ce danger.
c La marche de l'épidémie fut constamment celle-ci,
dans le rayon de mon observation, pendant deux ans.
Une bouffée de cas assez rapprochés en espace, éclatait,
après lesquels quinze jours, trois semaines, un mois de
répit. Puis nouveau foyer, nouveaux cas simultanés ;
nouveau répit. Les arrêts devinrent de plus en plus longs,
enfin tout cessa. En intensité virulente, aucune atténua­
tion. Le dernier mourut de la même façon que le premier
Je soignai cent soixante-quinze malades, j'en perdis
soixante-douze, dont trente-huit à Restigné sur une
population de mille neuf cents âmes. Comme toujours
LA DIl'ltTl'.RIE. /