V M

LE CROI;P 135
chirurgicale et quittâmes l'enfant, le soir, avec cette
dyspnée non encore menaçante que nous lui avions
connue. La nuit on vient nous chercher en toute hâte,
nous trouvâmes l'enfant mort. Son larynx, enlevé et
examiné, était le plus membraneux des dix qui forment
la petite statistique ci-dessus.
L'évolution du croup a été parfaitement décrite et
divisée en trois périodes par Rilliet.
Première période. — La voix et la toux deviennent
enrouées, puis écaillées, puis rauques. La respiration est
libre ou avec un sifflement laryngien, léger et passager,
l'auscultation ne révèle rien, à moins qu'il n'y ait quelque
bronchite, ou broncho-pneumonie.
Deuxième période. — Voix et toux éteintes. Le siffle­
ment laryngien commence par l'inspiration, puis l'expi­
ration devient à son tour sifflante. La respiration est
accélérée ; puis la dyspnée apparaît sous deux formes :
accès et tirage.
L'accès a été admirablement peint par Trousseau ;
c'est, dit Peter, un tableau à la Ribeyra : « Alors, dit-il,
les pauvres enfants, dans un état d'agitation impossible
à décrire, se dressent brusquement sur leur séant, sai­
sissent les rideaux de leur lit qu'ils déchirent dans leurs
mouvements de rage convulsive, quelquefois, ils écor-
cbent leur mère et les personnes qui les entourent, les
embrassant, cherchant à s accrocher sur ce qui se trouve
à leur portée pour y prendre un point d'appui. Dans