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136 LA DIPHTÉRIE
un autre moment, c'est contre eux qu'ils tournent leurs
efforts impuissants en portant violemment leurs mains
à la partie antérieure de leur cou comme pour en arra­
cher quelque chose qui les étouffe. La face bouffie, vio­
lacée, les yeux hagards et brillants, expriment l'anxiété
la plus horrible et une profonde terreur ; puis, l'enfant
retombe accablé dans une espèce de stupeur, durant
laquelle la respiration reste difficile et sifflante. Son
visage, ses lèvres sont alors pâles, ses yeux abattus.
Enfin, après un effort suprême de respiration, l'agonie
commence et la lutte se termine. »
La durée des accès est en raison inverse de leur inten­
sité. Plus ils se répèlent, plus est rapide la marche
vers l'asphyxie.
Le tirage est d'abord sus-sternal ou supérieur ; puis
devient en même temps sous-sternal, abdominal, ou
inférieur. Dans le tirage sus-sternal les muscles inspi­
rateurs, contractés pour soulever la poitrine, forment
un relief sous la peau. L'obstacle glottique, empêchant
l'entrée de l'air dans la poitrine, les parties molles se
dépriment sous la pression atmosphérique, et leur
dépression contraste avec les reliefs musculaires qui
semblent augmentés. Dans le tirage sous-sternal, le dia­
phragme, qui se tend pour élargir le thorax, rencontre
le même obstacle glottique. L'air ne pouvant pénétrer,
la même pression atmosphérique pèse sur le creux épi-
gastrique, s'étend comme un sillon sur la base de la
poitrine, le long des côtes flexibles chez les enfants, et le
ventre au contraire fait saillie.