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ÉPIDÉMIE DE DIPHTÉRIE 47
En effet, pour l'époque même où nous observons, les
mémoires de l'Académie de médecine ont enregistré une
forte quantité de rapports d'épidémies de diphtérie,
presque partout toxique. En 1871, dans le Loir-et-Cher
(docteur Picard), en 1872, dans la Haute-Marne (docteurs
Pantaire et Flammarion), puis, c'est successivement
l'Allier, les Landes, la Seine-Inférieure, le Pas-de-Calais,
l'Aube. l'Orne, l'Indre-et-Loire, où le docteur Beaupoil
décrit une épidémie à laquelle la nôtre fait suite ; épidé­
mie ayant tenu deux ans aux villages importants de
Gizeux et de Continvoir, pays en apparence le plus
salubredu monde, quoique déjà visité par la diphtérie
toxique en 1856. Le docteur Beaupoil traita cent malades,
en perdit soixante, dont vingtdiuit adultes.
L'épidémie est à Gizeux en 1872-1873; voici la marche
lente qu'elle a suivi et qu on peut suivre sur la carte
annexée a ce chapitre. — Elle est à Benais en 1873,
passe en même temps à Restigné, où elle établit pendant
deux ans une sorte de quartier général. Les renseigne­
ments des docteurs Frouslin et Lemesle nous la présen­
tent à un summum de gravité. Elle descend, suivant la
froide et étroite vallée d'une petite rivière, le Doigt;
poussée peut-être par un courant d'air habituellement
dirigé du nord au sud. L'influence de ce courant semble
tout à fait démontrée par ce fait que la petite ville de
Bourgueil protégée contre lui par sa situation topogra­
phique, malgré des communications journalières avec
les environs très contaminés, n'eut pendant la longue
durée de l'épidémie pas un seul cas.