V M

LA TRACHÉOTOMIE 189
dans ces mailles lâches du tissu cellulaire englobant
la trachée, gagner le médiaslin. Nous avons été témoin,
beaucoup d'autres comme nous, dans certaines trachéo­
tomies lentes, les inférieures surtout, de l'aspiration
par le tissu cellulaire, qui s'écarte sous la pression atmos­
phérique comme se dépriment les parties molles sous
et sus-sternales dans les efforts respiratoires de l'enfant.
Cet emphysème se produisait avec un petit sifflement
qui faisait demander si la trachée n'avait pas été piquée.
Dans un certain nombre d'observations avec autopsies,
recueillies dans les services de Guersant et Trousseau,
après des croups opérés, nous avons relevé des détails
comme ceux-ci : « plaques nombreuses d'emphysème
médiastinique et sous-pleural, adhérences le long du
médiaslin et à la base du poumon '. » Quelle importance
peut avoir cet emphysème ? Nul ne le sait. On doit
admettre cependant deux conséquences : il contribue
à propager tout le long du médiastin une inflamma­
tion partant de la plaie, que nous avons vu, dans
un cas, envahir comme un véritable phlegmon tout
l'espace interpleural et les plèvres elles-mêmes. Il peut
changer assez les conditions mécaniques de la respira­
tion pour créer une dyspnée particulière, grâce à cette
ouverture nouvelle de la cage thoracique qui la met en
quelque sorte dans les conditions atténuées d'un double
pneumo-thorax. Les autopsies après traehéolomie ne
signalent l'état du médiastin que dans cette circonstance
1 RENOU. De la médiastinite consécutive n la trachéotomie
(Gazelle hebdomadaire) 188i.