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68 LA DIPHTERIE
11 y a dans la diphtérie comme dans toute maladie
contagieuse, un facteur important, c'est le support du
germe, le terrain de culture, l'organisme, la réceptivité
individuelle; il y a pour la diphtérie comme pour telle
autre infection des prédisposés et des récidivistes. Un
interne de l'hôpital des enfants a eu deux fois la diphté­
rie dans une année ; les récidives de diphtérie sont com­
munes ; elles le sont pour toutes les maladies zymotiques.
La rougeole a pris jusqu'à six et sept fois les mêmes
individus. Un jeune homme que j'ai soigné a eu deux
années de suite une fièvre typhoïde grave. De même pour
la variole, la scarlatine. Aujourd'hui qu'on s'observe
mieux, quantité de gens vous disent: « Telle maladie,
contagieuse, est une maladie de famille; nous y avons
tous passé ! » L'âge augmente singulièrement pour la
diphtérie la réceptivité individuelle; les enfants de deux
à sept ans sont les plus exposés, c'est l'âge du croup. La
retours offensifs de l'affeclion et j'ai remarqué que ces retours ofTensifs
coïncidaient toujours avec un toucher, une injection, une exploration
ou un pansement suspects. Il est un autre fait qui conlirme cette
manière de voir : c'est qu'à l'époque où la maternité était le plus
cruellement décimée, des malades très gravement atteintes étaient
emmenées par leurs parents chez elles pour y mourir, et y guérissaient
par ce seul fait qu'elles étaient arrachées au milieu infecté.
La théorie microbienne ne sera complèie eu égard à la septicémie
puerpérale, que le jour où elle aura démoniré la pénétration du parasite
spécifique dans l'organisme parla voie respiratoire. Sans parler
des cas qui échappent à l'analyse et aux investigations les plus minutieuses,
il y a des fails probantsnu point devue de la conlagion, faits
dans lesquels celle-ci ne saurail être un instant révoquée en doute,
et qui cependant n autorisent pas l'hypothèse du moindre conlacl.
Dans ces cas, plus nombreux qu'on ne le croit , c'est par l'air ambiant
et conséquemment par la voie respiratoire que s'opère la contamination.»
(Gaz-elle des hôpitaux, 7 juin 1888.)