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234 LA DIPHTÉRIE
gorge; il fut absolument démontré par plusieurs essais
inutiles qu'on ne lui introduirait ni un pinceau, ni une
cuillerée de potion, quelle qu elle fût. Très vigoureux et
très obstiné, il décida de s'en tenir à sa tasse de lait.
J'eus l'idée de placer sur la table de nuit un fourneau à
pétrole à deux becs, une solution phéniquée dans une
casserole sur ce fourneau, de ramener en arrière de ce
vaporisateur improvisé le rideau de la tète du lit pour
ramasser les vapeurs autour de mon rebelle et de lui
faire ainsi, obligatoirement, respirer son remède. Cela fit
au bout de peu de temps une buée chaude, pénétrante,
nullement désagréable. Quatre jours après l'enfant avait
la voie normale, la toux rare et sans caractère spécial,
la gorge nettoyée de fausses membranes, la muqueuse
gutturale rose et non enflammée. Il fut gardé à la
chambre, dans la buée antiseptique, encore une semaine, '
jouant et courant à travers cette chambre toute la
journée ; puis rendu à la vie ordinaire.
A quelque temps de là l'occasion s'offrit d'une trachéo­
tomie difficilement acceptée par la famille.
L'enfant fut installé dans une chambre dont on éleva
la chaleur à20°, la buée antiseptique fut faite autour de
lui, aucun autre traitement pratiqué intus et extra. Le
quatrième jour la canule put être enlevée et huit
jours après le malade auquel on avait progressivement
diminué les doses de vaporisation, était abandonné aux
seules précautions d'hygiène d'un convalescent de sa
sorte.
Ainsi sept trachéotomies, sept guérisons successive-