V M

NATURE DE LA DIPHTÉRIE 23
qui modifie le pus, et le rend infectieux. « Non seule­
ment, écrit Lefort, la contagion existe, mais nous savons
comment elle s'exerce. Elle s'exerce par l'air de la salle
qui transmet, sous forme de germes, les poussières des
pansements faits à nos malades infectés ; elle s'effectue
par nous, par nos aides, par nos instruments, notre
appareil de pansement, c'est en détruisant ces germes
par l'acide phénique que Lister de Glascow a obtenu
l'amélioration de ses résultats.»
De 1870 à 1881, Pasteur, après avoir établi l'existence
de la bactéridie de Davaine, démontre qu'elle seule pro­
duit le charbon dont l'éclosion spontanée est aussi
impossible que l'éclosion spontanée de la bactéridie
(d'où cette phrase souvent répétée: « Le charbon est la
maladie de la bactéridie, comme la gale est la maladie
de l'acarus ») ; il l'isole, la cultive, la décrit sous deux
états : 1" corps brillants (sorte d'état larvé) extrêmement
résistants, qui expliquent à longue échéance les éclo-
sions dites spontanées de la maladie ; 2° la bactéridie,
moins résistante. Il fait la preuve du sommeil des
germes dans le sol où des animaux morts du charbon
ont été enterrés. Une fouille, le travail des vers de terre,
les ramènent à la surface, où ils peuvent reproduire la
maladie. Enfin l'atténuation du virus charbonneux, la
vaccination qui en est la conséquence, sont également
découvertes.
Puis, les mêmes études sont reprises avec les mêmes
succès, avec la même méthode, pourle choléra des poules
et le rouget des porcs, tout dernièrement pour la rage.