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96 LA DIPHTÉRIE
rie. Elle reste ce que M. Cadet de Gassicourt la faisait
tout à l'heure, une maladie infectieuse sous toutes les
formes dans laquelle l'empoisonnement ne varie que du
plus au moins. Ni bénigne, ni grave, elle est toxique,
c'est la seule « réalité nosologique ». Ainsi, sommes-nous
ramenés à l'unité de forme que nous lui reconnaissions
il y a quelques instants.
Est-ce à dire qu'il soit impossible d'établir et de nom­
mer la différence existant entre la diphtérie qui em­
poisonne, sans plus, et la diphtérie qui localise, évolue
autrement que dans le syndrome toxique, engendre le
croup et les accidents pulmonaires ? Il nous semble que
cette différence, la diphtérie l'a d'elle-même établie, sous
une forme vague sans doute, mais d'autant plus réelle,
la seule qui convienne à cette maladie essentiellement
mobile. Cette sorte de classification naturelle ne préjuge
rien (nous croyons avoir démontré que c'était impossible
qu'il en fût autrement) de la gravité ni de la bénignité;
elle peindrait, suivant nous, deux modalités, corres­
pondant le plus souvent, à deux processus divers du
même état infectieux; par conséquent à une inégalité
toxique.
Dans une précédente étude, nous avons suivi à travers
pays et durant dix années une épidémie de diphtérie.
Elle nous a offert deux zones pathologiques une pre­
mière toxique, où régnaient les symptômes généraux
d'empoisonnement, exprimés à l'angine par la couenne
épaisse, noirâtre, fétide. Le croup, les localisations pul­
monaires étaient très rares, presque introuvables, les