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88 LA DIPHTÉRIE
pas en rapport, avec la température; et il peut rester fré­
quent, alors même que celle-ci est devenue normale. Le
pouls petit, misérable ou ralenti, prouve la malignité
infectieuse. Il y a déjà une action du virus sur le sys­
tème nerveux (Sanné).
Les désordres relevant de la circulation sont nombreux
dans la diphtérie. Les muqueuses peuvent devenir sai­
gnantes et donner de divers côtés des hémorrhagies
dont la valeur pronostique est considérable. La diphtérie
hémorrhagique amène la mort quatre-vingts fois sur
cent cas (Sanné). Par degrés de fréquence, c'est l'épis-
taxis qui peut marqjaer, avons-nous dit, la période pro-
domique, sans être un symptôme delà diphtérie nasale,
puis, s'observe l'hémorrhagie de la muqueuse buccale;
le purpura; la muqueuse stomacale a fourni deux obser­
vations d'hématémèse mortelle (Lépine, Greenhow) ;
les muqueuses de la vessie, de l'intestin peuvent sai­
gner également, traduisant ainsi la double altération
du fluide sanguin et des vaisseaux.
L'analogie rend admissible l'endocardite infectieuse
de la diphtérie ; Bouchut, Labadie-Lagrave, John Bridger
l'ont signalée. Elle est très rare. Nous avons vu qu'elle
avait servi à étayer une théorie, controuvée ensuite,
tendant à expliquer la mort subite dans la diphtérie.
Comme d'autres maladies infectieuses, atteignant pro­
fondément la nutrition (la variole, la fièvre typhoïde,
la scarlatine), la diphtérie prépare le terrain à l'inflam­
mation locale. Que celle-ci soit violente ou celle-là plus
toxique, la diphtérie qui n'est pas une gangrène,malgré