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PROPHYLAXIE DE LA DIPHTÉRIE 285
de police, inutile sans une sanction. Nous ne pouvons
ici que nous borner à déplorer l'état actuel des choses
dans notre malheureux pays. Ce que nous pouvons
ajouter, en ce qui concerne la diphtérie, c'est son
extension continue, à prévoir, annuellement constatée
et signalée. M. Ernest Besnier a jeté le premier cri
d'alarme en 1876. Voici les chiffres qui indiquent la
progression pour la population parisienne. Il y avait à
Paris, en 1877, cinquante-trois décès sur cent mille ha­
bitants à l'actif de la diphtérie; il yen a, en 1882, sur le
même nombre, cent vingt et un. Dans les hôpitaux d'en­
fants, il y avait trente-sept pour cent de décès pour la
diphtérie, en 1877 ; — il y en a eu, en 1882, plus de
cinquante pour cent. Une statistique du docteur Ollivier
établit pour le croup, à Paris, la mortalité suivante :
1866 — 813 décès.
1872 — 1149 —
1876 — 1572 —
1880 — 2158 —
1882 — 2390 —
Nous ajouterons avec M. Cadet de Gassicourt que la
diphtérie n'augmente pas seulement par le nombre mais
par la gravité des cas, et que sa progression de ce côté
n'est pas moins sensible que de l'autre. Le docteur Ol­
livier, après avoir communiqué les chiffres précédents
au Conseil d'hygiène publique et de salubrité de la
Seine, ufait approuver, par ce Conseil, une instruction