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148 LA DIPHTÉRIE
les débuts modérés ne permettaient pas déjuger la suite.
Ce sont les faits nombreux, d'observation fréquente, qui
ont fait commettre cette erreur de l'infection secondaire.
Ce sont ceux qui appuient l'hypothèse de cette auto­
infection du malade par lui-même, par sa respiration,
et donneraient une grande importance à un moyen
comme celui que nous avons imaginé ( l'antisepsie
aérienne), s'il venait à être démontré qu'il stérilise à la
fois l'air respiré et le malade, mettant à profit tout le
temps où le danger est du côté de l'asphyxie méca­
nique, sans intoxication constituant par elle-même une
imminence. Lorsque l'accident laryngien se surajoute
à l'état général fortement infectieux, il rend le pro­
nostic doublement aggravé, mais n'ajoute en dehors de
ce que nous savons de lui et de la diphtérie rien qui lui
crée une physionomie digne d'une description spéciale.
La marche irrégulière de la localisation pseudo-mem­
braneuse qui peut débuter par les fosses nasales, les
bronches, explique l'apparition première de la diphtérie
au larynx : Le croup d'emblée. Il n est pas douteux
que des croups dits d'emblée aient pu succéder à une
angine pseudo-membraneuse méconnue et disparue au
moment de l'examen. Mais les faits sont désormais
nombreux où, après quelques jours de catarrhe laryngé
sans réaction générale, sans gravité apparente, sans
angine, la voix et la toux croupales surviennent tout à
coup. Le tirage suit, l'asphyxie menace, on opère, les
fausses membranes sont expulsées par la canule, et l'on
sait seulement alors qu onn'a pas affaire à un faux croup.