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80 LA DIPHTÉRIE
et très funeste erreur... Je vous ai dit et répété au cours
de ces leçons, presque à satiété, que la gravité de la
diphtérie s'était accrue depuis quelques années dans
d'énormes proportions. Cette aggravation de la lélhalité
a porté sur la paralysie comme sur les autres détermi­
nations de la maladie. Il ne faut donc plus répéter une
vieille vérité devenue une erreur ' » De fait, Lorain et
Lépine offrent une statistique de paralysies diphtériques,
dans laquelle la mort arrive douze fois sur cent, Lan-
douzy seize fois sur cent dix-sept, Cadet de Gassicourt
vingt fois sur cent vingt-huit. C'est la mort une fois sur
cinq, tandis que les statistiques de fièvre typhoïde dans-
l'enfance ne donnent que de sept ou huit pour cent de
mortalité. Et il ne s agit, encore une fois, que des sur­
vivants de la diphtérie !
La paralysie suit la règle commune à la symptoma­
tologie des autres localisations de l'infection diphtérique;
l'observation atteste quelle n est pas absolument en rap­
port avec lui et qu une paralysie grave, mortelle même,
peut suivre une diphtérie d'ailleurs bénigne. De tous
les enfants que j'ai opérés du croup, celui qui s'est guéri
le plus facilement (j'avais enlevé la canule au troisième
jour), est mort quarante-cinq jours après, au cours d'une
paralysie généralisée, une nuit, en quelques instants.
Elle traduit surtout, comme l'albumine pour la néphrite,
l'importance de la localisation virulente sur le système
nerveux, et cette localisation peut s'isoler, se passer des
CADET DE GA-SICOURT, ibid.