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154 LA DIPHTÉRIE
pharyngiens, l'asthme, la bronchite capillaire, la pleu­
résie, donnent, avons-nous dit, non pas le tirage spécial
à l'obstruction de la glotte, mais le cornage. Le cornage
est un bruit trachéal dû à la compression delà trachée,
ou comme dans l'asthme et la bronchite, au rétrécissement
spasmodique ou inflammatoire des tuyaux bronchiques.
11 est plus ou moins considérable, occupe lesdeux temps,
ne va jamais jusqu'à la stridence du lirage. La respi­
ration reste ample, prolongée, moins accélérée. Il amène,
par l'effort respiratoire, les reliefs sus sternaux sans
dépression, jamais de dépression sous-sternale. Il peut
arriver à un degré d'acuité qui fasse illusion, d'autant
que l'aspect du malade est presque toujours alors celui
de l'asphyxie; la face bouffie, pâle, les lèvres bleuâtres.
La trachéotomie a été pratiquée à l'hôpital des enfants
pour une pleurésie, elle a été pratiquée pour un abcès
rétropharyngien dû à un mal de Pott cervical. J'ai été
appelé pour trachéolomiser un enfant n'ayant rien au
larynx, mais une énorme broncho-pneumonie morbil-
leuse. Enfin, lorsque la diphtérie se complique de bron­
chite pseudo-membraneuse, et de broncho-pneumonie,
ce qui se fait rarement sans laryngite, par exemple chez
les enfants au-dessus de dix ans ou les adultes, le cornage
et un certain degré de tirage peuvent se confondre. On
opère, j'ai opéré en semblable circonstance; la trachéoto­
mie n'amène aucun soulagement, et la mort est la règle.
Le tirage, seul et bien net, est justiciable de la trachéo­
tomie.