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134 LA DIPHTÉRIE
que le même accident est justiciable en différentes cir­
constances d'une symptomatologie et d'une thérapeutique
uniformes. On a, bien des fois, été obligé d'appliquer la
trachéotomie à des laryngites striduleuses procédant
exactement comme un croup dipthérique. Le fait suivant
est un spécimen frappant des analogies et des difficultés
qu'on rencontre. — Je fus adjoint, un jour, à un confrère,
près d'un enfant pour lequel il prévoyait l'imminence
d'une trachéotomie. Le confrère avait été appelé dans la
nuit et s'était trouvé à la fin d'un accès très considé­
rable. L'enfa ît toussait depuis deux jours ; la veille, la
toux était devenue rauque, la voix très voilée. Il y avait,
ici et là, dans les environs, plusieurs cas de diphtérie.
Bien dans la gorge, qu'une très légère inflammation, pas
d'adénite. L'accès se passe, et l'enfant conserve un siffle­
ment fort des deux temps de la respiration, sans tirage.
Le lendemain matin, le tirage sus-sternal était prononcé,
il y avait un tirage sous-sternal modéré, de l'agitation;
l'enfant avait eu deux nouveaux accès très violents.
Quatre heures plus tard, même état, pas de crises nou­
velles, diminution du tirage sous-sternal. Le soir, à sept
heures, il ne restait que du sifflement laryngien, une
toux remuant des mucosités; la respiration était facile.
Deux jours après, l'enfant terminait un simple rhume.
L'année suivante, le même enfant recommence exacte­
ment les mêmes accidents ; mon confrère et moi, rassurés
par le passé, par l'état de la gorge sans fausse membrane
et sans inflammation sensible, sans adénite encore,
crûmes devoir différer le plus possible l'intervention