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58 LA DIPHTÉRIE
pour des médecins surmenés en temps de contagion. Le
premier m'a été communiqué par le regretté docteur
Lemesle de Bourgueil et vient à l'appui d'observations
analogues publiées par le docteur Boissarie.
« Je soignai dans une famille des environs de Bour­
gueil, à Saint-Nicolas, une enfant de huit ans atteinte
d'une diphtérie toxique, analogue à celles qui ravageaient
le pays. 11 y avait quatre jours que je venais voir cette
enfant, lorsqu'un matin, je trouvai la mère qui depuis
deux jours m avait semblé en effet très,fatiguée, alitée.
Elle ne pouvait, me disait-elle, remuer ni bras, ni jambes,
nasonnaiten parlant, et toussait à la moindre gorgée de
bouillon. Je la questionnai sur un mal de gorge qu'elle
aurait pu avoir quinze jours auparavant ou seulement
quelques jours. Nullement, elle n'avait senti aucun ma­
laise si ce n'est la veille au soir, elle avait eu des frissons
et plusieurs vomissements bilieux. La gorge n'avait ab­
solument rien, il n y avait pas de ganglions sous-maxil­
laires. Elle avait de la fièvre, de la pâleur, une prostra­
tion considérable, la sensibilité générale était intacte,
les mouvements impossibles dans les deux jambes et le
bras gauche ; elle soulevait péniblement le bras droit et
remuait facilement la main droite; répugnance alimen­
taire absolue, déglutition très difficile. Même état le len­
demain. Le troisième jour, œdème de la face; je constate
de l'albumine en grande quantité dans l'urine. Le qua­
trième jour, angine couenneuse, qui ne fut pas très con-
sibérable, mais prit du matin au soir une allure gangrc-