V M

18i LA DIPHTÉRIE
remettez-le sur son séant pour qu'il reprenne haleine, ce
sera peut-être une minute de perdue, mais il n'y a rien à
craindre. Je n ai jamais vu trop de lenteur être la cause
d'un accident, et souvent j'ai été témoin des difficultés
et des dangers d'une trachéotomie faite trop lestement,
même quand elle était faite par un opérateur habile.»
L'incision va du cricoïde jusqu'à un travers de doigt
du sternum, arrive au-dessous de la peau et de l'apo­
névrose à une petite raie blanche qui marque l'inters­
tice musculaire ; on éponge, on sépare l'interstice des
muscles slerno-hyoïdien et sterno-tyroïdien, on les
éloigne avec l'écarteur, on écarte également les vais­
seaux, on lie ceux qui doivent être sectionnés. Arrivé
sur la Irachée, on la dénude. On ponctionne, on éponge,
on agrandit l'incision avec le bistouri boutonné, on in­
troduit le dilatateur, l'enfant est assis et, après un mo­
ment, la canule est, mise.
Malgré toutes ces précautions, on n'évite guère plus
l'hémorrhagie que par la trachéotomie supérieure ; la sec­
tion du plexus veineux, si gonflé par l'asphyxie et par
l'effort, la section de l'isthme du corps thyroïde ne peu­
vent j^se faire sans une effusion difficile à arrêter.
Trousseau le reconnaissait lui-même, et engageait à
ponctionner promptement la trachée malgré le sang.
C'est, avec l'étendue du traumatisme et la lenteur forcée,
la raison de l'abandon de ce procédé, qui sera réservé
pour quelques cas spéciaux.
La trachéotomie du croup est donc la trachéotomie
sous-cricoïdienne, faite aussi rapidement que possible.