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290 LA DIPHTÉRIE
villon aux salles. Cette critique se termine ainsi : « Nous
croyons avoir fait notre devoir en signalant les faits qui
précèdent; le reste ne nous appartient pas. On nous
permettra de déplorer que, dans une nation où de toutes
parts s'élèvent des voix pour signaler la faible natalité ;
où, de toutes parts, la protection de l'enfance s'inspire,
non seulement de l'humanité, mais d'un patriotisme
ardent et éclairé, il puisse exister, à Paris, un établisse­
ment où, sous les trompeuses apparences de l'humanité,
on renouvelle les horreurs des peuples anciens, qui sa­
crifiaient impitoyablement les enfants nés faibles et ché-
tifs. Vous dites que vous soignez ces enfants, leurs
mères éplorées vous les apportent et vous prient de les
garder. Vous les acceptez, et vous les tuez par la rou­
geole, la scarlatine, la coqueluche, mais surtout par
l'angine couenneuse elle croup. Les Spartiates jetaient
les leurs du haut du Taygèle, ce n'était guère plus bar­
bare et c'était plus franc ! »
L'indignation qui ressort de ces paroles est trop justi­
fiée par ce qui précède, pour qu'on se refuse à l'approu­
ver. L'organisation hospitalière, soumise à une routine
administrative, est aujourd'hui bien loin de répondre
aux conditions d'hygiène, de salubrité, de prophylaxie
surtout, que son but même doit la contraindre à réali­
ser. Elle n'y arrivera sans doute, et forcément, que
dans une certaine limite. Les retards entraînent de dé­
plorables conséquences qu'il est bon de signaler.
La conclusion rêvée est l'isolement complet d'un hô­
pital de contagieux qui réunira, sous l'autorité absolue