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218 LA DIPHTÉRIE
Nous avons pensé que cette antisepsie de l'air respiré
et de l'appareil respiratoire pouvait être un moyen d'em­
pêcher ces complications broncho-pneumoniques qui
entrent dans les causes des décès après trachéotomie
trois fois sur quatre, soit en raison de l'amélioration
qu'elle amène à l'état général et local, soit en atteignant
ces pullulations microbiennes que Thomas, Thaon et
Darier ont vues dans les aréoles.
Nous avons pensé, enfin, que le microbe de la diphté­
rie, comme il résulte de l'observation et de l'étude de la
contagion, étant aréobie, l'antisepsie aérienne devait
avoir pour conséquence, d'une part la protection de
l'entourage contre le malade, d'autre part la protection
du malade contre lui-même.
Sans aller, si l'on veut, jusqu'à admettre une auto­
infection, d'un genre nouveau, du malade par son ha­
leine, il est évident qu'il ne saurait y avoir qu'avantage
à désinfecter pour le malade même un air qui, s'il envoie
dans l'expiration les contages, les exhalaisons putrides
puisés sur l'angine, retourne au poumon dans l'inspira­
tion les mêmes germes, les mêmes putridités.
Diminuer les colonies microbiennes, semées dans le
champ respiratoire aux abords de la circulation qui les
charriera ensuite dans les profondeurs de l'économie,
doit être diminuer l'intensité de l'infection ou tout au
.moins limiter ses ravages.
Il ne nous est nullement coûteux de reconnaître ce
qu'il y a d'hypothétique en de pareilles données, toutes
conformes qu' elles soient à la pathologie, à la pathogénie